Culture

Une activiste rend publics 11 000 messages privés entre WikiLeaks et ses partisans

Cet article a d’abord été publié sur Motherboard.

WikiLeaks est peut-être l’organisation en faveur de la transparence la plus opaque. Fondée par Julian Assange, elle cache parfois ses réelles motivations et refuse de divulguer quoi que ce soit à propos de ses finances depuis des années, même si elle a récolté l’équivalent de dizaines de millions de dollars en cryptomonnaie.

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Mais une activiste qui s’est posée en adversaire de l’organisation a rendu publics plus de 11 000 messages privés de WikiLeaks envoyés au moyen de Twitter.

« L’idée, c’était que l’attitude et les comportements de WL [WikiLeaks] derrière ses portes closes sont pertinents, en particulier leur coordination des relations publiques, de la propagande et des opérations de trolls par l’entremise de fonds recueillis auprès de partisans », a écrit à VICE Emma Best, activiste pour l’accès à l’information, dans un message direct sur Twitter.

Les messages sont tirés d’une conversation de groupe particulière entre le compte officiel de Wikileaks et plusieurs partisans. Dans la conversation, nommée WikiLeaks +10, en référence au nombre de participants, l’organisation coordonne des campagnes de salissage contre ses rivaux, parmi lesquels des journalistes. Le compte officiel de WikiLeaks, largement considéré comme le compte personnel de Julian Assange, publie aussi des messages antisémites et transphobes.

De nombreux médias ont écrit à propos de ces messages coulés à la presse, dont The Intercept et The Daily Beast. Mais, maintenant, n’importe qui peut lire tous ces messages légèrement caviardés lui-même. Dans un message qui accompagne la publication, Emma Best dit que la caviardage a été fait pour protéger la vie privée et les informations personnelles de « tiers innocents ».

« [08-23-2016 4:46:27] Mais il est juif et défend l’enjeu des ((())) », peut-on lire, en référence à Raphael Satter, un journaliste de l’Associated Press qui a rapporté que WikiLeaks, avec ses publications de renseignements, mettait en danger des citoyens innocents.

Micah Lee, technologue et journaliste du magazine en ligne The Intercept, et l’un de ceux qui ont travaillé sur le dossier des messages privés, a dit à VICE que le cache des messages privés d’Emma Best est le même que le sien.

« Quand Emma m’a contacté en disant que la source lui avait aussi envoyé les mêmes documents, j’ai pris un hachage de mon fichier HTML d’origine et ça correspondait, alors elle a une copie du même fichier que moi », dit-il. Un hachage, c’est une empreinte digitale cryptographique d’un fichier. Si quelqu’un a trafiqué le moindrement le fichier, les hachages ne correspondront pas.

Lee a dit que sa source avait fourni un fichier HTML des messages privés. Il s’est ensuite connecté au compte Twitter lui-même et a téléchargé les messages avec un outil automatisé.

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« J’ai confirmé qu’ils étaient authentiques (seul Twitter pourrait les avoir trafiqués) et que la source n’a pas modifié le contenu de la copie qu’il m’a donnée », a dit Lee.

WikiLeaks n’a pas répondu à nos questions.

« Je pense qu’il y a encore plus de choses à couvrir, dit Emma Best, à la fois dans les détails et dans le cadre de vaste investigation (c’est-à-dire les techniques de propagande de WikiLeaks). »