Le « Fernand Obb Delicatessen » est né d’un amour profond. Celui que Cédric Mosbeux a toujours eu pour la commune bruxelloise de Saint-Gilles – le nom du restau est un hommage à celui, ancien, de la commune, Obb Brussels, qui veut dire « Sur Bruxelles », et à Fernand, le chat du patron – sa gastronomie et sa diversité culturelle.
Au comptoir, une cuisine d’inspiration nord-américaine articulée autour de spécialités locales. Cédric a voulu faire plaisir à tout le monde. Burgers classiques côtoient ceux aux boudins blancs qui rappellent les kermesses et les vieux marchés. Tous sont arrosés de sauces maison.
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Grand gourmand devant l’éternel, Cédric n’a d’abord pas trouvé sa place dans le cadre scolaire traditionnel. En 2000, l’HoReCa lui envoie un signe sous la forme d’un spot publicitaire ; « devant ma télé, j’ai vu une pub sur l’école hôtelière de Spa et j’ai compris que je voulais faire ce métier ». Le futur cuisinier n’a plus aucun doute. Il commence sa formation à 12 ans.
Aujourd’hui, Cédric insiste sur le caractère maison de tout ce qui est servi dans son établissement ; la carte affiche des « gaufrites », du saumon fumé par ses soins, des pistolets à la viande de porc sauce aux pickles ou même des fricadelles.
Les fricadelles, c’est le genre de « crasse » qu’on commande plutôt à la friterie, sur un plateau en plastique, accompagnée d’un cornet de frites bien gras. S'il y a une aura de mystère qui entoure la fabrication des fricadelles industrielles, chez Fernand Obb, c’est un produit de qualité composé de « vraie viande ».
Impossible de parler du restaurant de Cédric sans évoquer son produit phare : la croquette aux crevettes grises. Un petit monument de la gastronomie locale que l’on ne peut pas consommer sans son persil frit et son citron – sinon tu jettes l’assiette dans la gueule du chef et tu pars fieu.
Depuis le mois d’octobre, le Fernand Obb peut se targuer de servir la meilleure croquette de Bruxelles. Un titre honorifique décerné par le Comme chez soi, un gastro installé sur la place Roep dans le centre-ville qui avait lancé un concours sur le thème de cette petite boule de panure.
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Pour une place sur la plus haute marche du podium, il fallait respecter plusieurs critères ; une béchamel bien équilibrée avec des crevettes grises qui ne doivent être ni trop présentes ni trop absentes et une croûte bien croustillante. L’aspect visuel jouait évidemment son rôle : la chapelure devait être dorée mais pas cramée.
Cédric jure avoir participé au concours pour le plaisir, sans l’envie réelle de le remporter. Qu’à cela ne tienne, le jury, composé notamment du chef étoilé Pierre Wynants ou de Lionel Rigolet valide la croquette signée Fernand Obb.
Depuis ce prix, le delicatessen de Saint-Gilles ne désemplit pas. La salle est bondée de clients voraces prêts à goûter la star frite dans l’huile que le patron évoque avec des mots comme « gourmande », « coulante » ou « crispy ». Pour l’avoir testée, je pense sincèrement qu’il n’y en a pas de meilleurs pour la décrire.
Suite aux nombreuses demandes de la clientèle et conséquence du débit particulièrement affolant qui en a découlé, il est devenu impossible pour Cédric et son équipe de les préparer dans la cuisine de l’établissement. Le chef a donc loué un atelier pas très loin du restau où des étudiants armés de sa recette confectionnent et panent ces petites merveilles.
Pour les becs sucrés, mention spéciale à la pâtisserie Gingko, spécialisée dans l’adaptation belge de gâteaux français (le Paris-Brest revisité façon Paris-Bruxelles pour mettre en avant les produits locaux comme le chocolat) qui réalise les desserts du delicatessen.
