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L’année 2017 a été marquée par l’intolérance

La haine et l’hostilité ont pris d’assaut l’espace médiatique.
Des personnes rendent hommage aux victimes de l'attentat de Québec. Crédit photo : La Presse canadienne/Jacques Boissinot

Le 29 janvier 2017, une tuerie de masse a bouleversé la province. Alexandre Bissonnette, 27 ans, est l’auteur allégué d’une fusillade où ont été pris pour cibles des musulmans réunis pour la prière dans la grande mosquée de Québec. L’attaque a causé la mort de six personnes tandis que huit autres ont été blessées.

D’après le bilan annuel publié aujourd’hui par Influence Communication, la nouvelle a « occupé un espace médiatique sans précédent dans les médias québécois ». Cette attaque tragique est l’événement qui a eu le plus de poids médiatique depuis 2001, date de la fondation de l’entreprise qui analyse les contenus dans les médias québécois.

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Durant les jours qui ont suivi, l’attentat a représenté 58 % de leur couverture. C’est énorme et, comme le souligne Influence Communication, ça dépasse le record établi précédemment par l’accident ferroviaire de Lac-Mégantic, quand 47 personnes ont péri dans l’explosion de wagons remplis de pétrole. Le déraillement mortel avait atteint un poids de 39 % dans la semaine suivant le drame, en 2013.

Selon l’analyse d’Influence Communication, l’attentat de la grande mosquée a marqué le coup d’envoi d’une année sous le thème de l’intolérance. L’analyse souligne que nous sommes dans une époque où elle « s’affiche sans gêne ».

L’attentat lui-même s’est produit dans un contexte international propice à l’intolérance. Un candidat ayant fait campagne en tenant des propos xénophobes venait d’être élu à la tête de la plus grande puissance mondiale, et le Front national français était sur le point d’établir des records au scrutin.

Mais ce ne sont là que quelques exemples de ce qui a marqué 2017. Les manifestations d’intolérance, voire de haine, ont été nombreuses et largement couvertes dans les médias.

« Entre l’arrivée au pouvoir de Trump, les élections présidentielles en France, la renégociation de l’ALENA, le projet de loi 62, la vague de demandeurs d’asile en provenance des États-Unis, la manifestation de Charlottesville et l’espace croissant pris, ici, par La Meute et consorts, rarement on a vu l’intolérance et l’hostilité envers l’autre occuper autant de place dans l’espace public », constate-t-on.

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On explique que l’attentat de la grande mosquée a été une sorte de révélateur pour les médias québécois, qui tout d’un coup se sont intéressés aux actes haineux et à la montée de l’extrême droite dans la province. « On remarque ainsi une hausse de 587,97 % de la couverture accordée aux groupes faisant la promotion de ces idéologies entre 2016 et 2017. Du jamais vu! » souligne-t-on.

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Si cette augmentation est marquée, elle ne sort pas de nulle part.
Influence Communication rappelle que les mentions de l’extrême droite et des groupuscules comme La Meute, Légitime Violence, Pégida, les Soldats d’Odin et Storm Alliance n’ont cessé d’augmenter durant les trois dernières années.

En 2014, on a connu une augmentation de 183 %, en 2015, 110 %, et en 2016, 24 %. « De telles influences radicales sont donc bien dans l’air du temps au moment où va sévir le meurtrier [à la mosquée] », contextualise-t-on.

Justine de l'Église est sur Twitter.