FYI.

This story is over 5 years old.

Tech

Comment administrer un test de grossesse à un T-Rex de 68 millions d’années

Mama Rex a beaucoup de choses à nous dire.

Un polichinelle dans le tiroir. Image: Mark Hallett

Le Tyrannosaurus rex est l'un des prédateurs les plus intimidants qui ait jamais marché sur la surface de la Terre. On l'imagine donc mal dans le rôle d'une mère douce et aimante.

Dans une étude publiée cette semaine dans Scientific Reports, des paléontologues ont annoncé la découverte d'un fossile de femelle T-Rex enceinte qui aurait vécu dans l'équivalent du Montana il y a 68 millions d'années.

Qu'est-ce qui a mis les scientifiques sur la piste ? Eh bien le fémur fossilisé de la femelle contient des traces d'os médullaire, un tissu osseux riche en calcium qui est produit exclusivement pendant le cycle de reproduction des oiseaux femelles et leurs ancêtres pondeuses d'œufs, y compris les dinosaures théropodes comme le T. rex.

Publicité

En d'autres mots, la présence la présence d'os médullaire est l'équivalent paléontologique d'un signe + sur un test de grossesse. Ce spécimen, connu sous le nom de MOR 1125 ou « B-rex, » n'est pas le seul dinosaure engrossé que l'on ait trouvé jusque là même si c'est le premier de son espèce. Les paléontologues ont également identifié l'os médullaire dans des fossiles d'Allosaurus et de Tenontosaurus, ce qui suggère que cet outil diagnostic est très efficace pour identifier les femelles enceintes chez des dinosaures de toutes formes et de toutes tailles.

Le fémur de MOR 1125. Image: James D. San Antonio, Mary H. Schweitzer, Shane T. Jensen, Raghu Kalluri, Michael Buckley, Joseph P. R. O. Orgel

Non seulement ces recherches nous donnent un aperçu fascinant du fonctionnement de cycle reproducteur de ce carnivore iconique du Crétacé, mais elles permettent également de classifier MOR 1125 comme femelle de manière formelle. Déterminer le sexe des dinosaures n'est pas une tâche facile pour les scientifiques, sachant que les caractères sexuels de ces animaux sont rarement préservés par le processus de fossilisation. Cette découverte représente donc une étape essentielle de la recherche sur la reproduction des dinosaures.

« Nous n'en sommes pas fiers, mais ne savons presque rien des caractères sexuels des dinosaures éteints, » explique la paléontologue Lindsay Zanno, co-autrice de l'étude.

« Les dinosaures disposaient de nombreux moyens de signaler leur sexe : cris, sifflements, cornes, crêtes, jabots, etc., » poursuit-elle. « Pourtant, nous n'avons aucun moyen de distinguer les mâles des femelles. Ce nouvel outil d'identification ouvre donc un monde de nouvelles possibilités. Maintenant que nous savons que les dinosaures enceintes possèdent une signature chimique spécifique, nous n'avons plus qu'à poursuivre nos recherches dans cette direction.