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Comment je suis devenu supporter du FC Nantes grâce à ma famille

Tout a commencé dès le plus jeune âge pour ce supporter nantais habitant en Bretagne. Souvenirs.

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Le débat jonche les réseaux sociaux, en particulier Twitter. Chaque fan de ballon rond se querelle, faisant entendre à quiconque qu'il détient la sainte vérité. Qu'est-ce que le supportérisme ? A-t-on le droit d'aimer un club étranger ? Peut-on supporter une équipe en étant totalement étranger à sa région ? Pour ma part, j'ai toujours considéré le débat futile. Mon choix, naturel et passionnel, est fait depuis fort longtemps. Mon cœur bat pour le FC Nantes.

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Pur Nantais, je n'ai pas échappé à l'héritage familial et régional. Même si j'ai passé une grande partie de mon enfance en zone ennemie, c'est-à-dire en Bretagne, et plus précisément vers Rennes, chaque mois était l'occasion de retourner au pays et d'admirer la Beaujoire depuis la voiture. Premier maillot du FC Nantes à l'âge de 4 ans, l'histoire se précise.

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Pour chaque supporter, il y a une date importante et charnière : la première fois au stade. Pour ma part, ce fut le 16 août 1997. La Division 1 a seulement repris depuis trois journées. Ce sont encore les grandes vacances et le soleil illumine la Bretagne. J'ai 5 ans et je vais connaître ma grande première, mon dépucelage de la Beaujoire. Pour l'occasion, ma mère joue la photographe avec son appareil jetable. Habillé en canari, j'ai ramené mon drapeau et mon écharpe. À ce moment précis, je suis l'enfant le plus heureux au monde. Mon père et mon oncle font partie du pèlerinage. Près d'1 h 30 de route pour arriver au stade, cette soucoupe géante plantée au milieu d'une faune reluisante. Le plus beau stade de France et de très loin.

Des souvenirs fugaces me hantent. L'odeur de l'huile de friture, les sourires, les drapeaux, les écharpes, le public, les minutes passées à admirer la Tribune Loire. Je me rappelle du coup franc de Stéphane Guivarc'h, pour Auxerre, dans la lucarne de Landreau. Au final, les Canaris s'inclinent. Tout cela est anecdotique. Le FCNA est devenu mon obsession. Chaque semaine, j'apprends à lire grâce à L'Équipe et France Football. Je veux tout savoir sur mon club et ses adversaires.

Le temps passe. Or, mon amour est toujours indéfectible. Avec les aléas de la vie, la Beaujoire est devenue un vieux fantasme, un souvenir de gosse. Je le regrette. Rien ne valait les matches du début de saison en tribune Famille. Seul, debout, je chantais, je criais, j'encourageais, j'enragerais. Je rêvais de faire partie du kop. Je rêvais de fouler la pelouse. Je rêvais de crucifier le Stade Rennais. Carrière, Da Rocha, Ziani, Vahirua, Toulalan, Landreau, Moldovan, Gillet, Berson, Faé, Glombard, Yapi-Yapo, Yepes, Fabbri, Laspalles, Deroff, Quint. Ils m'ont tous fait rêver. Lors de la saison du titre de 2001, j'ai eu la chance d'assister à Nantes - Monaco. Dans mes souvenirs, une leçon de football. Dès lors, je ne regarde plus les tribunes, mais bien le pré. Cette année-là, la bande à Dieu, aka Raynald Denoueix, était injouable. Fêter le titre en Ille-et-Vilaine fut une sensation unique.

Il y a eu aussi des malheurs dont la défaite en Coupe de la Ligue contre Sochaux. J'étais au stade en famille. Désillusion ultime. Je n'ai jamais autant pleuré de ma vie. Les descentes m'ont achevé. Mais supporter le FCN, c'est faire partie d'un collectif. Tu grandis en mettant de côté ton individualisme. Le fameux jeu à la nantaise résume cette idée. Certes, il n'existe plus et les moqueries de nos adversaires bretons et bordelais croissent. Le combat est dorénavant notre qualité. Le collectif avant tout. La renaissance de la Tribune Loire peut en témoigner. Une nouvelle page s'est tournée.

Ensemble, nous avons vécu des joies et des drames. Ensemble, nous avons changé. Ensemble, nous avons grandi. Le FCN fait partie intégrante de ma vie. Je ne suis plus allé à la Beaujoire depuis 2006. Pourtant, je continue à vibrer devant ma télé. Habitant la capitale, j'ai quasiment assisté à toutes les rencontres de mon club au Parc des Princes, dont le fameux parcage pour la Coupe de France. Nous étions chez nous. Un soir de match, je ne peux point m'empêcher de faire les 100 pas et de fumer mon paquet de clopes entier. Je suis seul, mais je sais que nous sommes des milliers à pousser. FCNA, tu peux compter sur le soutien de nos clameurs et de nos chants repris en cœur par la chorale des Nantais.