FYI.

This story is over 5 years old.

Crime

Le Pentagone annonce avoir tué 150 personnes dans un camp d’entraînement des Chebab en Somalie

Il n’est pour l’instant pas certain que les 150 personnes tuées lors des frappes — qui pourraient être les plus meurtrières jamais enregistrées — étaient bien des militants Chebab, comme cela a été annoncé par le gouvernement américain
Photo par Farah Abdi Warsameh/AP

L'armée américaine a visé un camp d'entraînement géré par le groupe islamiste somalien Al-Chebab ce week-end, tuant plus de 150 personnes, d'après une annonce du Pentagone.

« Les frappes ont été réussies », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le capitaine Jeff Davis, avant d'indiquer que le drone avait détruit le « Camp de Raso », situé à environ 190 kilomètres au nord de Mogadiscio, la capitale du pays. Il a ajouté que des renseignements américains laissaient penser que ce groupe était en train de préparer une « attaque de grande envergure » et représentait une menace pour les forces américaines et africaines en Somalie.

Publicité

« Les premières estimations indiquent que plus de 150 combattants terroristes ont été éliminés », a-t-il déclaré.

L'attaché de presse du Pentagone, Peter Cook, a déclaré dans un communiqué que cette frappe avait été menée grâce à des drones et des avions avec pilote. D'après lui, le « retrait » de ces combattants « dégrade la capacité des Chebab de remplir les objectifs du groupe, à savoir recruter de nouveaux membres, établir des bases et préparer des attaques contre les forces américaines et de l'AMISOM » — ces dernières étant un acronyme pour la Mission de l'Union Africaine en Somalie.

Il n'est pour l'instant pas certain que les 150 personnes tuées lors des frappes étaient bien des militants Chebab, comme cela a été d'abord annoncé par le gouvernement. Lors de son premier mandat, le gouvernement Obama a changé la définition de « militant » pour qu'elle concerne « tous les hommes en âge d'être soldats, dans une zone de frappe » — un ajustement qui pourrait réduire le nombre de victimes civiles dans une telle configuration.

Si ce bilan était exact, il s'agirait alors des « frappes antiterroristes les plus meurtrières » que les États-Unis ont mené, d'après Micah Zenko, membre émérite du Conseil des relations étrangères (CFR). D'après ses propres données, les frappes de ce week-end ont tué plus de cibles que n'importe quelle opération antiterroriste menée à ce jour par les États-Unis en Somalie.

Publicité

Le groupe Al-Chebab, qui est affilié à Al-Qaïda, avait été bouté hors de Mogadiscio par les forces de maintien de la paix de l'Union Africaine en 2011, mais est resté un adversaire puissant dans la région, en lançant des attaques fréquentes dans le but de renverser le gouvernement somalien — qui est soutenu par de nombreux pays occidentaux.

Au fil des ans, ce groupe a mené plusieurs attaques d'importance, comme le massacre de l'Université de Garissa au Kenya (148 morts) en avril 2015, ainsi que l'explosion d'une bombe à bord d'un avion commercial somalien le mois dernier, ce qui avait forcé l'appareil à atterrir d'urgence à Mogadiscio.

L'année dernière, une frappe de drone dans le sud de la Somalie avait tué Adnan Garaar, un leader des Chebab qui aurait été l'organisateur de l'assaut par ce groupe du centre commercial Westgate à Nairobi (Kenya) — qui avait coûté la vie à 67 personnes en 2013.

Ce même lundi, la marine australienne a déclaré avoir perquisitionné une grande cache d'armes près des côtes omanaises (Golfe Persique), sur un bateau de pêche en route vers la Somalie. Parmi les armes récupérées sur ce navire figuraient près de 2 000 fusils AK-47, 100 lance-roquettes, 49 mitrailleuses lourdes PKM, 39 canons PKM, et 20 tubes pour mortier. Ces armes étaient cachées sous des filets de pêche.

Les Nations Unies appliquent depuis des décennies un embargo sur les armes contre la Somalie, qui ne parvient pas à sortir du conflit qui l'agite depuis l'éclatement d'une guerre civile en 1991.

Publicité

Une source sécuritaire d'un pays occidental a indiqué que la valeur des armes saisies par la marine australienne approcherait les 2 millions de dollars américains sur le marché noir.

La marine australienne n'a pas communiqué sur l'identité des destinataires de ces armes. En dehors des Chebab, certaines régions de Somalie soutiennent et équipent leurs propres milices, et ce sans l'accord du gouvernement central.


Suivez VICE News sur Twitter : @vicenewsFR

Likez la page de VICE News sur Facebook : VICE News FR