Culture

L’heure est venue d’aller voir des films de boule (inclusifs) au cinéma

Brussels Porn Festival

Faire une balade un dimanche ensoleillé, manger une fricadelle sauce Brasil au bord du canal, aller voir la déroute d’Anderlecht en finale de Coupe de Belgique… Il y a des activités qu’on aime partager avec ses proches. Puis, il y a aussi des trucs qu’on préfère garder pour des moments en solo. Comme se branler devant un porno

Cantonné à cette vision d’un monde inavouable et glauque, le porno souffre depuis des décennies d’une sale image qui lui colle à la peau alors que, soyons honnêtes, tout le monde est passé par là (et certain·es bien plus que d’autres). Mais les mentalités évoluent et il n’est pas rare de voir ce milieu, à défaut de se populariser, jouir parfois d’une acceptation sociale qui tend vers de la normalisation. Et pour ça, l’industrie peut compter sur des outsiders du X, des personnes qui sont bien loin de toute logique capitaliste et qui font de leur passion du cul une force émancipatrice et dissidente.

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À Bruxelles, un collectif s’est mis au travail pour proposer à la ville son premier festival du film porno, le Brussels Porn Film Festival (BPFF). L’équipe sait où elle met les pieds, puisqu’elle est composée de membres actifs et engagés de la communauté porn. Marianne Chargois est travailleuse du sexe, actrice dominatrice BDSM et productrice engagée dans la représentation des minorités ; Miguel Soll fait partie du collectif pornographique artistique interdisciplinaire Rubis Collective, tout comme Thomas Lavergne, docteur en sociologie spécialisé dans le genre et les sexualités. S’ajoutent à la liste Baxter Halter, ou King Baxter (Votre Altesse, Maîtresse ou Madame lorsque vous êtes à genoux) ; Célia Pouzet, cinéphile experte dans le milieu des bizarreries cinématographiques ; et Lucie Bénichou, jeune réalisatrice diplômée de l’INSAS.

Vu que tout ce beau monde s’est donné pour mission de nous transmettre le meilleur de l’univers du porno, VICE les a rencontré·es pour parler censure, plaisirs cachés et films de cul en général.

VICE: On est presque étonné de se dire que c’est seulement votre première édition. 
Miguel :
On a commencé à s’organiser en 2019. On a rencontré des gens puis on a formé la base du festival. Et là, 2020 arrive et on a pu rien faire. Ça a traîné jusqu’à maintenant.

Pourquoi Bruxelles avait besoin d’un festival de films porno ? 
Thomas :
C’est la ville idéale vu l’énergie qu’il y a. Le porno c’est un genre qui est très mal connu ; on entend souvent dire « le porno » comme si c’était un tout monolithique qu’il faut censurer ou regarder de manière masturbatoire mais au final, y’a très peu de connaissances sur ce que sont les pornographies, les artistes qui composent ce monde, les revendications… Du coup, cette première édition, c’est vraiment pour ouvrir une fenêtre sur les pornographies, montrer la diversité et la richesse de ce genre qui est mal connu et relativement méprisé.

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Barbeles, 2021 – dir. Youpron

Vous entendez quoi par « les pornographies » ? 
Miguel :
Je sais pas si vous connaissez la règle 34 d’Internet qui dit que n’importe quel sujet a son équivalent pornographique. Cette idée explicite bien le fait que la pornographie est absolument diverse, et beaucoup plus diverse que ce que les algorithmes de PornHub peuvent montrer ; bien plus que cette projection de l’image immorale de la pornographie. Dans le festival, on a plus de 100 films en compétition, ce qui est énorme.

Ah ouais. Sur combien de films reçus ?
Lucie :
Environ 1 300.

Ah ouais ! Et vous avez tout regardé ?
Lucie :
On a tout, tout regardé. Contrairement à pas mal de festivals européens, on n’a pas classé nos sections par sexualité. C’est-à-dire qu’il y a souvent une section « gay », « lesbien »… Nous, on a classé ça par thématique, aussi pour se démarquer de cette catégorisation très tag porno. On a plusieurs sélections : « Screens » parle des sexualités à l’écran ou « Empowerment » présente des portraits de personnes dans leur militantisme.

« Porno, c’est un mot trouble, un peu fourre-tout, qui vient juste dire qu’il y a une catégorie d’images qui sont pauvres, violentes, dangereuses et qui ne méritent pas d’intérêt, de subventions, d’évènements, d’attention ou de critiques et d’analyses. » – Marianne

Comment s’est déroulée la curation de cette sélection ? Est-ce qu’il y a une direction artistique ? 
Miguel :
On a des films tournés à l’iPhone sans aucun budget, avec juste la pure envie de faire un truc politique, montrer son corps, montrer des pratiques dissidentes et détourner le genre. Ce qu’on essaie de ne pas faire, c’est de catégoriser en disant quel est le meilleur film. Tout est valide. C’est pas parce qu’on a un film plus artistique et mieux tourné, qu’il aura plus de valeur que d’autres. 

Marianne : Le critère, c’est pas toujours en termes de « on aime ou on n’aime pas », c’est parfois tout simplement l’envie de donner la possibilité au public de découvrir tel·le réalisateur·ice ou telle boîte de production qui essaie de faire bouger les lignes de l’industrie pornographique. Cette dimension engagée et militante, c’est l’une des démarches du festival. Il y aussi une volonté de contrer le mépris social et législatif envers le porno – la catégorie porno n’étant d’ailleurs absolument pas définie. En fait, c’est un mot trouble, un peu fourre-tout, qui vient juste dire qu’il y a une catégorie d’images qui sont pauvres, violentes, dangereuses et qui ne méritent pas d’intérêt, de subventions, d’évènements, d’attention ou de critiques et d’analyses, contrairement à d’autres représentations cinématographiques… C’est dans cet esprit qu’on a créé une programmation. Faire se côtoyer toutes ces œuvres conventionnelles et moins conventionnelles, c’est déjà une révolution en soi. L’idée c’est de dire qu’on n’en a rien à foutre. C’est un endroit de réappropriation de discours et d’expression qui est investi de façon massive par les minorités, à la fois par le féminisme, par les minorités queer, les travailleuses du sexe, les lesbiennes, les gays, les corps non-conformes. Le pornographique peut être un outil d’auto-représentation, d’empowerment, de reprise de pouvoir politique et de visibilité dans l’espace public.

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‘Release me’ EVVOL, 2018 – dir. Julie Chance and Matt Lambert

Thomas : Ce sont beaucoup les personnes moins représentées qui s’approprient les pornographies car ç’a un poids énorme dans la découverte de sa propre sexualité, de sa propre identité, dans une société très hétéronormée. C’est quand même grâce à la pornographie que quand t’es ado tu te dis « je découvre ma sexualité et je suis normal car il y a d’autres gens qui ont tel ou tel type de pratique avec tel ou tel type de corps ». Pour ma génération, je trouve que c’était essentiel ; tu connais aucune personne qui a la même sexualité que toi mais tu les retrouves dans la pornographie. Tu retrouves un réconfort identitaire à travers les représentations pornographiques. C’est aussi pour ça qu’il y a beaucoup de gens minoritaires qui s’emparent de ça comme un outil. C’est un élément central, comme un refuge, pour les gens qui ne se reconnaissent pas dans cette société dominante.

Mais est-ce qu’en faisant en sorte que le porno se rapproche davantage de la réalité – en le rendant plus inclusif et respectueux -, on ne s’éloigne pas d’un porno qui se veut comme une représentation de fantasmes inavoués ?
Thomas :
C’est une des critiques politiques actuelles qui est faite au porno. Aujourd’hui, la guerre qui est faite au porn c’est le fait de dire que justement, y’a une violence qui est faite envers les femmes, et c’est pas respectueux à l’heure de l’égalité femmes-hommes. On entend des phrases comme « le porno c’est la théorie, le viol c’est la pratique ». Face à ça, on peut se dire que dans tout champ culturel, en effet y’a des représentations qui sont faites, qui sont dépassées et qui véhiculent des rapports de domination pas sains pour la société inclusive dans laquelle on veut vivre. Le fait qu’il y ait une telle censure et un tel tabou sur le porno ne permet pas une discussion publique, alors que c’est le genre le plus consommé au monde. C’est extrêmement problématique. D’un point de vue plus individuel, on vit dans une société qui est marquée par plein de rapports de domination et qui se retrouvent souvent dans des fantasmes sexuels. C’est vrai que dans cette société dominante, les fantasmes ne sont pas de gauche. On remet toutes nos hiérarchies sociales de sexe, de race… dans des fantasmes porno. Plus la société devient égalitaire et plus ça se traduit dans un public qui veut quelque chose qui soit plus égalitaire.

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FAITH OF STEEL, 2021 – dir. Mistress Euryale

Miguel : On peut pas regarder la pornographie avec les memes yeux qu’on a pour juger le cinéma traditionnel, parce qu’elle n’a pas souffert de la même censure. 

« Le fait qu’il y ait une telle censure et un tel tabou sur le porno ne permet pas une discussion publique, alors que c’est le genre le plus consommé au monde. » – Thomas

Et c’est quoi votre regard sur la censure, actuellement ?
Marianne :
Aujourd’hui, tu peux pas faire ta pub parce que t’es censuré·e partout sur les réseaux sociaux. Même les mots sont censurés.. Tu peux pas marquer « sexe », tu peux pas marquer « porn ». C’est dingue.

Miguel : Matt Lambert est un des membres du jury, c’est un photographe et réalisateur reconnu. Il nous a envoyé sa photo pour le jury et on a fait une publication, c’était un selfie avec un masque sur lequel était imprimé un bâillon. Je publie la photo et 30 secondes plus tard, elle est effacée par Instagram pour atteinte aux règles de la communauté. N’importe quoi. Il y avait rien de sexuel, rien d’explicite. Je demande à Instagram de regarder à nouveau la photo. Deux minutes plus tard, je reçois un message d’une vraie personne – pas des algorithmes – revalidant la décision et on était interdits à vie de contenus sponsorisés et de partenariats. À cause d’un masque… Du coup, on a compris que toute notre communication devait être organique parce qu’on ne peut pas compter sur les réseaux sociaux. Nous, ça va encore ; on est plusieurs, on a du réseau, on a quand même quelques soutiens « institutionnels »… mais imagine quelqu’un qui se lance, qui est solo, qui fait ses premiers films. C’est impossible. 

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HUNGRY BITCHES, 2020 – dir. Chiku, Genisis Pizarro

On souffre encore de cette image qui nous associerait – je caricature bien sûr – à la première page de PornHub. Comme si en 2022, le porno contemporain n’était représenté que par ça. Il y a quelques mois, y’a eu une exposition au MIMA sur l’ABC, l’un des derniers cinémas érotiques de Bruxelles. Les programmateurs et les personnes du cinéma à l’époque opéraient la censure sur leurs propres affiches ou catalogues en mettant des stickers sur les sexes et les seins. On va dans le musée, on regarde, et on se dit « Ah, c’est drôle comment c’était la censure à l’époque ». Mais en fait, ça n’a jamais changé, c’est presque pire. Les textes qui étaient devant les cinémas n’étaient pas censurés, c’était que les images. Et aujourd’hui, c’est même pas toi qui te censure. C’est pire que dans les années 1970.

D’ailleurs, comment est-ce que vous voyez le porno des années 1970/1980 comparé à ce qui se fait maintenant ? 
Lucie :
C’est très personnel comme question. J’admire ces productions qui ont fait l’effort d’avoir des costumes, des décors, des vaisseaux spatiaux… Il y avait un nombre de space porn incroyable, avec des vaisseaux spatiaux en carton. On voyait même le scotch, mais la créativité était là. Oui, les représentations sexuelles sont très hétéro, mais dans le cinéma traditionnel, la représentation sociale qui est faite des années 1980 est aussi abominable, ce qui n’a pas empêché de faire des beaux films.

Célia : C’est par ce porno-là que j’ai commencé, en regardant le Journal du hard. Il y avait une interview de Paul Thomas Anderson qui venait de faire Boogie Nights, un film inspiré de la vie de John Holmes. C’était la toute première fois que je voyais quelque chose en rapport avec le porno. Ça parle de toutes ses influences, de ses recherches dans le Golden Age. Il y fait mention de Deep Throat, Derrière la porte verte, The Devil in Miss Jones… J’ai toujours été cinéphile, mais ça m’a permis de réaliser qu’il y avait un autre genre dans le monde du cinéma. 

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My Element Water, 2021 – dir. Swen Brandy

Miguel : Ce type pornographique, pour les sexualités dissidentes, surtout pour la culture gay, était très importante. Quand on parle de l’épidémie du sida des années 1990 par exemple, la pornographie a joué un rôle central dans la prévention et dans le fait de montrer qu’il existe une possibilité d’une sexualité seule, « secure ».

Lucie : C’est un héritage sur lequel on va avoir un regard critique mais qu’on respecte. Comme dans n’importe quel champ artistique. 

Marianne : L’histoire de la pornographie, c’est comme les représentations, il faut faire attention de ne pas l’applatir. Si on parle des pornographies aujourd’hui, c’était aussi le cas hier. Il y avait des productions homosexuelles : New York City Inferno, c’était tourné alors que l’homosexualité était encore interdite – t’as des scènes de cruising incroyables, d’une beauté à pleurer. Et puis attention, la pornographie hétéro n’est pas forcément honteuse et inintéressante ; ce qui est criticable, c’est si ça devient hégémonique et que ça devient la seule représentation possible. Outre les moyens, j’aimerais aussi souligner l’humour de ces films, ils sont vraiment très drôles, une inventivité libératrice qui n’existe plus aujourd’hui.

Miguel : C’est super intéressant de voir le nombre de films contemporains qui réutilisent des codes ou des images du passé. Dans la programmation, on a un film qui s’appelle Everything is OK  – An ASMR to help you sleep at night. C’est fait par Autojektor qui reprend des images pornographiques avec des femmes trans dans les années 1970 et elle gratte tous les visages de ces femmes. Avec ce film, en tant que femme trans, elle se réapproprie ces images et redonne cette violence au spectateur cis d’aujourd’hui.

Thomas : T’avais déjà plein d’actrices féministes engagées dans les années 1970, c’est pas apparu ces dernières années. Tout le post-porn où les femmes de l’industrie mainstream décidaient de prendre la caméra et montrer leur propre corps, leur point de vue de la pornographie, comme Annie Sprinkle qui montre l’orgasme féminin dans une industrie dirigée par les hommes. Ces personnes disaient que c’est pas l’image pornographique en soi qui pose problème mais la domination masculine devant et derrière l’écran. En montrant des images dissidentes, t’avais un réel engagement militant. L’histoire du cinéma et du cinéma porno montre l’histoire des avancements sociaux. 

« Avant les VHS et les DVD, la seule façon de pouvoir voir du porno c’était collectivement. C’est une expérience incroyable. » – Miguel

La musique avait une place super importante dans les productions à l’époque. Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est soit délaissé soit secondaire.
Thomas :
S’il y a moins de musique, c’est aussi parce qu’il y a moins de budget. Prends ce qu’il y a dans les tubes : c’est beaucoup de vidéos coupées de films plus longs où on va directement sur les actes. Les tags marchent par les termes les plus représentés : big boobs, éjaculation faciale, sodomie… Et on est moins focalisé sur l’objet filmique en tant que tel. La musique n’a plus sa place malheureusement.

Lucie : Le porno est devenu une expérience de fenêtres : t’en pré-sélectionnes plusieurs et tu regardes des bouts. Pour avoir un réel intérêt musical, il faut que l’expérience se fasse dans la durée. Pour avoir une expérience sonore, tu dois avoir une expérience cinématographique : tu rentres, tu t’assieds et tu vois l’intégralité du film et toutes ses composantes. C’est une vraie acceptation de ce que tu vas regarder. Quand tu fais ça devant ton ordi, tu t’en fous. 

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SPERM OBSESSION, 2021 – dir. Prabucka Klaudia, Piotr Michalski

Vous parliez de l’expo sur le cinéma ABC. Comment vous voyez l’abandon des lieux du genre ? 
Miguel :
La demande est là en plus. On a reçu plusieurs messages de gens qui ne pouvaient pas venir au festival mais qui nous demandaient s’il y avait davantage d’offres comme celle-ci. Aujourd’hui, on ne peut plus que les rediriger vers le Cinéma Paris… et encore.

Marianne : C’est lié aux processus de gentrification et spéculation urbaine. Ça touche tous les domaines. Mais ça touche en premier lieu les lieux du sexuel, les villes veulent dégager ça en premier pour nettoyer les quartiers, faire monter les prix. On le voit dans des quartiers comme Yser. Tou·tes les travailleur·ses du sexe sont en train d’être chassé·es pour la gentrification. Les cinémas porno et les sex-shops c’est pareil. La ville pourrait faire son travail pour patrimonialiser ces lieux comme les maisons d’art nouveau par exemple. Ça fait partie de l’héritage culturel d’une ville aussi.

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Les Attendants, 2020 – dir. Trương Minh Quý

Miguel : Avant les VHS et les DVD, la seule façon de pouvoir voir du porno c’était collectivement. C’est une expérience incroyable, un rapport différent. On se retrouve souvent confronté aux mêmes questions du style : « Est-ce que les gens vont se branler à côté de moi pendant votre festival ? » Honnêtement, j’ai fait beaucoup de festivals de films pornos et j’ai jamais vu quoi que ce soit de déplacé ni de dérangeant.

Célia : Par contre, dans des festivals de film « traditionnels », si ! Sérieusement, pour en avoir fait pas mal depuis 10 ans, entre Cannes, Berlin, Venise… J’ai fait le festival de film porno de Berlin, je me suis sentie safe, alors que Cannes et la Berlinale c’est du harcèlement moral et sexuel constant, dans un milieu professionnel.

Le Brussels Porn Film Festival aura lieu du 21 au 24 avril 2022. Toute la programmation est disponible ici.

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EVERYTHING IS OK _ AN ASMR TO HELP YOU SLEEP AT NIGHT, 2021 – dir. Autojektor
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LA BELLE ET LA BETE, 2021 – dir. Mathieu Morel
My Element Water, 2021 - dir. Swen Brandy, DE 10.jpg
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NIGHT OF THE LIVING DICKS, 2021 – dir. Ilja Rautsi
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POPS CORN, 2020 – dir. Ethan Folk, Ty Wardwell
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Une Dernière Fois, 2020 – Olympe de G

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