Il y a peu de plats plus populaires que le curry au Japon. Quand les Britanniques l’introduisent en pleine ère Meiji, ils ne se doutent probablement pas que les locaux vont l’adopter et lancer un siècle plus tard des chaînes de restos entièrement dédiées à sa consommation type Go! Go! Curry ou Coco Ichibanya.
Le karē raisu (riz au curry) est partout. La force maritime d’autodéfense japonaise en a fait son menu du vendredi à la cantoche et il se dit que l’empereur Akihito en est un amoureux invétéré. Et il existe au moins autant de dérivés régionaux que de fans de la Nippon Professional Baseball – comprendre : beaucoup.
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Aujourd’hui, le curry peut compter sur la science nutritionnelle pour lui filer un coup de pouce sur le plan de la communication : une étude prétend que le faible nombre d’hommes chauves présents dans l’archipel est lié à la consommation du plat.
Franchement, qu’est-ce qu’on peut lui demander de plus ?
L’étude est sponsorisée par la société Aderans, « n° 1 de la chevelure de remplacement ». Est-ce qu’une entreprise dont l’activité repose sur la conception de perruques est un bastion d’impartialité quand il s’agit d’observer le crâne des gens ? On n’a pas la réponse. Par contre, Aderans a gracieusement financé cette enquête qui cherche à comprendre pourquoi certaines personnes ont des cheveux et d’autres non
L’étude établit un classement des pays en fonction du pourcentage d’hommes chauves. Alors que le haut du chapeau (lol) est principalement tenu par des pays occidentaux, le Japon se classe à la 14e place. La mère patrie du curry, l’Inde, n’est même pas dans le top 20.
Nombreux sont ceux qui auraient pensé que le fait que les Japonais et les Indiens ont du poil sur le caillou n’est qu’une coïncidence. Pas Yoshiko Nakagawa, nutritionniste. Nakagawa pense que, tout ce temps passé à manger du karē pan – ou du curry indien – a donné aux Japonais et aux Indiens cet aspect « viril et hirsute ». Aspect que, selon lui, on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde.
Selon RocktNews24, Nakagawa est aussi convaincu que le mélange d’épices aromatiques généralement trouvé dans le curry a pour effet d’augmenter la circulation sanguine et donc, de favoriser la pousse des cheveux. Nakagawa assure qu’un des composants du piment – la capsaïcine – facilite la présence de jolies boucles ou de longues locks. Le safran et la noix de muscade filent aussi un coup de main dans le processus.
Un conseil pour Aderans ? Si vous voulez vendre des perruques, il serait peut-être temps de changer de pays et de vous trouver une destination sympa où le curry n’a pas une place trop importante dans la gastronomie locale.