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Gaming

Jetpacks et drones de combat : il y a plein de choses à retenir de « Call of Duty : Black Ops III »

Beaucoup de choses m'inspirent des sentiments contradictoires : Star Wars, les urinoirs en plastique – et Call of Duty.
Toutes les captures sont de l'auteur

Il y a un paquet de trucs qui m'inspirent des sentiments contradictoires oscillant entre un amour sincère et une haine profonde : Star Wars, la nouvelle mode de la bière locale, les urinoirs en plastique que les mairies installent en soirée. Mais c'est sans conteste Call of Duty qui tient le haut du panier. Ces jeux ont beau me frustrer à mort, me donner envie d'encastrer ma manette dans mon écran de télé en beuglant quand j'y joue, j'y reviens à chaque fois. Et on dit que le fromage serait aussi addictif que le crack ? Les chercheurs se trompent de comparatif, croyez-moi.

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Ce qui provoque les nuits sans sommeil, cette petite voix qui vous convainc de faire « juste une dernière partie » et qui vous fait sentir comme un faux accro aux vidéos de meurtres shooté aux flingues virtuels et aux doigts carrés à force de maltraiter sa manette, c'est le mode multijoueur de CoD. C'est le problème de la cacahouète, puissance mille.

J'ai beau me faire descendre par derrière par un bleu-bite qui a capté – allez savoir comment – comment traverser la map en deux secondes de moins que tous les autres joueurs, j'en veux toujours plus. Ce petit prétentieux mérite une bonne leçon, non ? Et puis, qui aimerait vivre dans un monde où on peut se faire tuer par derrière par plus petit que soi chaque fois qu'on entre dans la réalité virtuelle ?

La livraison de cette année s'appelle Black Ops III et est aussi addictive que les précédentes, même si elle use de différentes canaux. Comme le jeu se déroule en 2065, on est dans une ambiance plutôt futuro-science-fictionnelle. Des robots indépendants, des jetpacks, des camouflages optiques et des versions évoluées et ultra sophistiquées du drone Predator sont monnaie courante. Mais ce qui est plus dingue que ces gadgets du futur, c'est la possibilité de grimper aux murs.

Impossible de surévaluer l'impact de cette nouveauté sur le mode multijoueur. Au lieu de se faire chier à aller jusqu'à une porte — tellement 2064 — on peut tout simplement marcher à la verticale pour atteindre une fenêtre qui aurait été hors d'atteinte dans les précédentes versions. On peut donc surprendre des ennemis qui tentent de couvrir leurs arrières « à l'ancienne ». Mais vous vous doutez bien que quand les ennemis sont tombés dans le panneau une fois, ils ne s'y laissent pas reprendre si facilement.

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Très vite, cette possibilité cesse donc d'être déterminante pour la victoire et ne devient qu'une composante parmi d'autres d'un match en multi. Ça change considérablement la vitesse des actions, et rend le jeu complètement imprévisible. Entre les joueurs qui grimpent aux murs, ceux qui arrosent de grenades, utilisent des jetpacks pour accéder à des hauteurs qu'on jurerait hors d'atteinte, lancent des drones de combat ou détroussent des cadavres, vous n'aurez pas beaucoup de répit.

Besoin de détente ? Envie de vous faire un diazépam, planqué dans ce buisson chaud et touffu pour descendre l'adversaire au sniper ? Oubliez tout de suite : Black Ops III s'adresse aux John Rambo de demain, pas aux futurs Léon.

La nature frénétique et erratique des événements se retrouve encore compliquée par l'arrivée de « spécialistes ». Il s'agit plus ou moins d'une option permettant de vous équiper des pieds à la tête en un clin d'œil selon des réglages prédéfinis, qui déterminera l'apparence, les coups et habilités de votre personnage au moment de faire couler le sang. Certains individus excellent à repérer l'ennemi, d'autres ont la puissance de feu des enfers et d'autres peuvent placer des pièges pour des victimes inattentives.

Votre choix se fait donc en fonction de votre style de jeu. Ceux qui aiment le corps-à-corps apprécieront de pouvoir détecter l'ennemi derrière un mur, ceux qui préfèrent grimper aux murs et faire des ravages privilégieront la puissance de feu. Mais ces compétences spéciales mettent du temps à charger et une fois utilisées, il faut attendre un moment avant d'y avoir à nouveau accès. Alors, ne misez pas trop sur elles pour vous tirer d'une sale situation.

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C'est une nouveauté bienvenue qui ajoute une bonne dose d'imprévisible aux matches en ligne — mais ce côté imprévisible est également ce qui peut rendre le jeu si frustrant. Comme souvent dans CoD, maîtriser une habilité procure une sensation de joie indicible quand on en est le bénéficiaire. Mais quand on est le dindon de la farce, il y a de quoi péter un câble. D'où jet de manette rageux à travers la pièce, au son délicat de « PUTAINDEBORDELDEPOMPEAFOUTRE », par exemple.

Les modes de jeu proposés n'ont rien de surprenant et vous retrouverez tous vos préférés. Domination, Hardpoint, Capture the Flag, Kill Confirmed et l'indispensable Team Deathmatch sont tous au rendez-vous et font le taf. Ils ont la même structure et les mêmes règles que dans les précédents opus, mais sont pourtant bien différents — rapport aux jet-packs et compagnie.

L'une des autres nouveautés du jeu, c'est le mode Safeguard, dans lequel une équipe doit conduire un robot d'un point à un autre pendant que l'équipe adverse doit l'en empêcher et lui faire perdre du temps jusqu'à ce que le chrono soit écoulé. Une fois le premier round terminé, on change de camp. Malheureusement, c'est un peu intenable et ce sera sans aucun doute le mode le moins exploité du jeu. Certes, il donne lieu à de bonnes séances de carnages, mais le fait que les combats, qui sont déjà bien intenses, se concentrent sur une petite portion de la carte est un peu fatigant.

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Si le mode multijoueur vous lasse, passez en mode campagne, freerun ou Zombies, la marque de fabrique du développeur, Treyarch. Freerun propose, en gros, quatre trajets type parkour de plus en plus complexes, censés vous éduquer à l'art de courir sur les murs, d'utiliser un jetpack et de nager. Et oui, on peut nager (et tirer) sous l'eau, maintenant. Mais c'est faisable dans peu de cartes.

Le scénario de la campagne est un classique mêlant guerre futuriste, surpopulation, droits de l'homme et conscience robotique, usé jusqu'à la corde et bien mieux traité dans pléthore d'œuvres, de Ghost in the Shell à Neuromancer, et même Source Code.

Heureusement, on a la possibilité de laisser tomber l'intrigue et de faire les missions dans l'ordre qu'on veut. Une approche innovante, qui ravive l'intérêt du mode scénario à quatre joueurs, définitivement la meilleure manière de s'y attaquer. Dans les niveaux de difficulté élevés — comme le sadique mais addictif mode Réaliste « un coup tue » — on est bien content de pouvoir déployer son équipe intelligemment pour surprendre un ennemi sans y laisser trop de plumes.

On peut regretter que l'histoire soit un peu nulle, mais le fait qu'on puisse choisir sa mission sans s'en soucier prouve que Treyarch a bien compris ce que cherchaient le public de Call of. Rien de plus frustrant que de ne pas pouvoir jouer une mission avec ses potes parce qu'on n'a pas débloqué le niveau précédent.

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Comme d'habitude, le mode Zombies va diviser : certains adorent les tueries de masse et le rythme effréné de chaque vague de zombies alors que d'autres le rejettent en bloc. Je fais plutôt partie de la seconde catégorie, mais je dois reconnaître qu'ils ont fait un sacré travail. Le vrai défi, c'est de découvrir certains points de la carte tout en s'efforçant de rester en vie et en anticipant la prochaine déferlante d'horreurs sur pattes qui rêvent de bruncher avec vos membres. Le succès repose sur un travail d'équipe réel et seuls les plus motivés découvriront les mystères de ce mode Zombies sans flancher et chercher les solutions en ligne.

Il y a donc plein de choses à faire, mais CoD semble plus que jamais cibler un certain type de joueurs. Si vous aimez un jeu au rythme rapide et à l'ambiance futuriste, ne perdez pas de temps à finir cet article : vous avez déjà compris que Black Ops III était exactement ce qu'il vous faut. Si vous êtes encore là et que vous regrettez l'époque bénie de Modern Warfare, où cartes et arsenal privilégiaient une approche plus en douceur, le boulot de Treyarch ne vous convaincra qu'à moitié.

Black Ops III sait très bien ce qu'il cherche à faire et est, à de nombreux égards, à la hauteur de ses ambitions. À vous de voir si ces ambitions sont conformes à vos attentes ou pas.

Call of Duty : Black Ops III est disponible depuis le 6 novembre sur Windows, PlayStation 4 (version testée) et Xbox One. On a vu (mais pas testé) une version multi-joueurs uniquement sur Xbox 360 et PlayStation 3, mais qui semblait guère convaincante.Cet article a été rédigé en partenariat avec Nvidia Shield - cliquez ici pour découvrir leur catalogue.

@robertson_john