Après un été caniculaire et surtout vide de toute stimulation vidéoludique, le mois de septembre va enfin nous rappeler pourquoi nous déboursons un mois de salaire dans un PC dont les pilotes doivent se mettre à jour tous les quarts d’heure et 300 balles dans une console qui la plupart du temps ne sert qu’à regarder Netflix. Comme chaque année, la rentrée est synonyme de blockbusters dont les principaux arguments sont : open world, multijoueur et nouveau moteur graphique permettant une gestion de l’eau bien meilleure. Si Half-Life 3 ne risque toujours pas d’apparaître, d’autres titres pourraient néanmoins nous faire envisager un hiver placé sous le signe du repli sur soi ainsi que de la prise de poids.
La rédaction de VICE – du moins, ceux qui jouent aux jeux vidéo – a listé dans le désordre tous les titres qu’elle compte demander aux RP des studios de jeux vidéo afin de les tester (avant vous) pour ensuite faire notre travail.
Videos by VICE
Commandos 2 – HD Remaster
Commandos fait partie de ces jeux qui peuvent vous donner envie de déboiter votre ordinateur, d’y mettre le jeu et d’ensuite d’uriner dessus jusqu’à ce qu’il fonde – juste pour un simple mauvais clic qui a provoqué la mort de toute votre escouade et la fin de la partie. Commandos, développé par Eidos, est un jeu d’infiltration-stratégie-die & retry excessivement difficile sortie en 1998. On y incarnait une équipe de résistants pendant la Seconde Guerre mondiale qui doit remplir des objectifs normaux en période de guerre : détruire un pont, tuer un officier ou encore détruire un pont. Sauf qu’en bon vieux jeu de stratégie, tout se fait à la souris et un pixel mal placé peut tout faire foirer. Tuer le moindre garde requière quelques heures de réflexion et de préparation, durant lesquelles il vous faudra connaître tous les faits et gestes des soldats de IIIe Reich sur la map, coordonner votre escouade et cliquer là où il faut. C’est très énervant, mais très exaltant lorsqu’on arrive à ses fins. Une version aux textures lissées va débarquer, pour notre plus grand plaisir.
Sortie : décembre 2019
Doom Eternal
Dans Doom, la réflexion et la compassion ne sont pas des éléments essentiels du gameplay. La destruction, l’anéantissement et la violence extrême le sont. Pour comprendre ce qu’on peut ressentir lorsque l’on joue à Doom après une journée de 40 heures dans un bureau écrasé sous les néons, fermez les yeux et écoutez ma voix : imaginez-vous à bord d’un 33 tonnes américain lancé à pleine vitesse (et sans frein) sur une autoroute en descente peuplée de démons, le tout en écoutant « Burn MF » de Five Finger Death Punch. Les corps s’écrasent sur le pare-choc de votre engin de mort et le sang gicle sur votre pare brise. Heureux, vous enfoncez davantage votre pied sur l’accélérateur et montez le son jusqu’à sombrer dans la folie. Voici ce qu’est Doom Eternal, la suite du reboot de Doom sorti en 2016 et développé par id Software. Le FPS aux 3000 images par seconde – si vous jouez sur PC – vous emmènera une nouvelle fois au cœur de l’enfer (oui, le scénario est quasi inutile) pour y défoncer des armées de démons au fusil à pompe, à la scie circulaire et à l’épée démoniaque. Et chose incroyable en 2019, il y aura un « Battle Mod ».
Sortie : 22 novembre 2019
Daymare : 1998
Daymare : 1998 est une jolie histoire, enfin presque. En juillet 2015, une petite équipe de jeunes développeurs dévoilait sur YouTube un projet de refonte de Resident Evil 2 remanié en 3D pour se jouer caméra à l’épaule – un peu comme Resident Evil 4 sorti en 2005. La vidéo explose en seulement quelques jours, mais malheureusement pour le studio, ils reçoivent un mois plus tard un coup de fil de Capcom leur demandant poliment de ne pas développer le jeu : un authentique remake était bien entendu déjà en développement et celui-ci est disponible depuis janvier dernier. Sauf que ça n’a pas arrêté Invader Studios qui a décidé de continuer, mais en créant son propre univers. C’est ici qu’est né Daymare : 1998. Le titre est donc un jeu d’action-horreur classique mais efficace qui vous permettra d’incarner tour à tour un soldat d’élite, un pilote d’hélicoptère et un garde forestier évoluant dans une ville dont les habitants ont muté en créatures menaçantes. Classique mais efficace. De l’ancien projet avorté est conservé le caméra à l’épaule, ainsi que tout ce qui fait un excellent jeu d’horreur (Resident Evil) : centre de recherche top-secret, une arme chimique dans la nature et des forces spéciales obligées d’enquêter là où personne ne veut se rendre.
Sortie : 17 septembre 2019
The Outer Worlds
Tous les déçus des derniers Fallout l’attendent : parce qu’il est développé par Obsidian, déjà responsable du révéré New Vegas, The Outer Worlds doit ressusciter le genre du RPG AA(A). Et tout cas, sur les dernières vidéos de gameplay, le jeu a bien l’air d’un RPG à l’ancienne : on n’en finit pas de parler avec des PNJ aux expressions figées, les combats sont bien raides voire faiblards, des gerbes de nombres indiquent les dégâts que vous infligez aux ennemis… Vous captez l’esprit. Et pourtant, The Outer Worlds a l’air séduisant. Les dialogues sont drôles et prenants, la liberté et le caractère promis par la « marque » Obsidian semblent présents, l’apparence générale du jeu tient la route, entre Fallout : New Vegas, Borderlands et Bioshock. Ce sera sans doute un jeu de daron, au minimum un jeu de puriste, mais pourquoi pas.
Sortie : 25 octobre 2019
Call of Duty : Modern Warfare
Vous l’attendez, on l’attend, tout le monde l’attend sauf les pisse-froid. Le nouveau Call of saute du train rococo-futuriste auquel il s’accrochait depuis Modern Warfare 3, c’est-à-dire depuis 2011 tout de même, pour retrouver l’ambiance des conflits contemporains. On nous a promis une campagne solo edgy et un multijoueur capable de piétiner les plates-bandes de l’éternel concurrent de Call of Duty, Battlefield, à l’aide d’un mode « ground war » qui pourrait faire s’opposer deux équipes de plus de cinquante joueurs sur la même map. Les dernières vidéos de gameplay dévoilent un TTK extrêmement bas à faible distance, à mille lieues des battle royale à la mode, et des maps anguleuses. C’est nerveux, quoi. Et puis les animations sont formidables, le son aussi. Notons d’ailleurs que Modern Warfare semble limiter l’impact « auditif » des déplacements : contrairement à Fortnite ou Apex Legends, localiser un adversaire au simple bruit de ses pas ne sera plus possible, il faudra compter sur ses yeux. Bref, on a hâte de se faire botter par des enfants de 14 ans.
Sortie : 12 septembre 2019
Borderlands 3
Borderlands 3 nous inspire une curiosité un peu inquiète. À notre humble avis, le premier opus était une petite perle. À l’époque, son développeur Gearbox était à l’article de la mort : le Borderlands original était le jeu de la dernière chance, une création (relativement) peu coûteuse (d’où le cell-shading) et remplie d’une hargne un peu désespérée. Et ça a pris. Grâce à son univers riche et bizarre, son système de loot inédit et ses vannes douteuses, le FPS a rempli les caisses de Gearbox qui s’est empressé d’exploiter le filon au tractopelle. La recette du développeur pour Borderlands 2, Borderlands: The Pre-Sequel et leurs extensions semble tenir en deux mots : « toujours plus », jusqu’à l’excès. Nous craignons que Borderlands 3 ne souffre du même problème : plus de vannes moins bonnes, du contenu à en dégoûter les boulimiques du farming, un univers ronronnant. Borderlands premier du nom était tout sec, on voyait ses abdos et c’est ce qui faisait son charme. Borderlands 3 s’adressera sans doute plutôt aux amateurs de mass gainer. On a quand même envie de jouer, évidemment.
Sortie : 13 septembre 2019
FIFA 2020
Chaque année, Electronic Arts pense rivaliser d’ingéniosité en ajoutant à FIFA de nouveaux modes de jeu sur lequel même le plus servile des utilisateurs passera grosso modo sept minutes (dont cinq à choisir la coupe de cheveux de son avatar). Le dernier en date, Volta, promet ainsi une expérience « street football » qui semble retranscrire à la perfection l’atmosphère des 5 vs 5 d’influencers imaginés par des agences de pub pour la sortie d’une paire de sneakers à lacets intelligents. Comme si toutes les heures passées sur FIFA n’allaient pas, de toute façon, être uniquement dédiées à des rage quit en ligne, récupérer des images qui brillent sur FUT, tenter d’humilier un ou deux collègues sur coup-franc et acheter Adrien Rabiot pour le mettre sur le banc.
Sortie : septembre 2019
Death Stranding
L’œuvre d’Hideo Kojima racontée par ceux qui en parlent le mieux : ses fans.
« Je pense qu’on est face a un jeux artistiquement très réussi et qui traitera de sujets forts. Se sera un jeu a prendre très au sérieux. »
« La bande annonce a été faite pour se poser des questions sur le jeu c’est normal qu’on comprend pas Il faut y jouer et avancé pour avoir nos réponses. »
« Pas trop dég Konami ??? héhéhéhé. »
« Ça serait pas le mec de Walking Dead ? C’est une suite ? »
« C’est intéressant et à la fois effrayant de penser, que si un contact extraterrestre, devait avoir lieu un jour, (si tenté que l’on crois aux formes de vie ailleurs bien entendu ! Et si tenté également, que l’histoire tourne autour d’extraterrestres tout court ! ^^’) peut-être, ne débarqueraient t ils pas, avec des vaisseaux armés de lasers, et tout ce qui va avec, mais par des moyens dépassant notre compréhension ! Après, je suis peut-être hors sujet XD, mais je m’en fou ! »
« Encore un chef-d’œuvre d’Hideo Kojima….. J’ai pas compris l’histoire lol. »
Sortie : novembre 2019
Groundhog Day : Like Father Like Son
Plutôt satisfait d’apprendre que les développeurs tirent le maximum de la réalité virtuelle en adaptant la comédie d’Harold Ramis Un jour sans fin en jeu vidéo. Dans le film, Bill Murray incarnait un présentateur plutôt antipathique condamné à revivre indéfiniment la même journée dans la petite ville de Punxsutawney. Ici, vous jouez son fils, Phil Connors Jr. et vous vivez globalement le même scénario, les puzzles vidéo-ludiques en plus, Andie MacDowell en moins. Si j’avais des enfants, je dirais que c’est l’objet idéal pour transmettre une partie de son patrimoine culturel à la génération suivante tout en créant une passerelle entre les supports. Comme je ne compte pas en avoir, je suis bien obligé d’admettre que je ne mentionne ce jeu que dans l’espoir de choper un casque VR gratos.
Sortie : septembre 2019
The Red Lantern
Réalisé par Lindsey Rostal, le premier jeu de Timberline Studio s’inspire de l’Iditarod, une course annuelle de chiens de traîneau qui consiste à traverser l’Alaska, soit 1 757 km de toundra, le plus vite possible et en un morceau – ça a l’air compliqué mais c’est faisable, un « musher » a fait le même trajet en 1925 dans le blizzard pour apporter un sérum aux habitants de Nome touchés par une épidémie de diphtérie. Dans ce survival, l’idée n’est pas de jouer les Colin McRae mais plutôt de surmonter les éléments (météo, faim, ours, glace qui fond) pour pouvoir profiter des paysages arctiques et surtout, des toutous qui vous tire. Des chiens d’attelage qu’il serait possible de choisir, de nommer et (j’imagine, sinon à quoi bon) de caresser. Et il n’y a rien de plus réjouissant que la perspective d’une aventure avec une flopée de gentils pépères.
Sortie : septembre 2019.
VICE France est aussi sur Twitter , Instagram , Facebook et sur Flipboard.