Environnement

Certains chats n’en peuvent plus de vous voir toute la journée à la maison

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Alors que le gouvernement français promet qu’un nouveau confinement n’est pas prévu « à ce stade », les deux premiers confinements semblent avoir été plus sympathiques à vivre pour une catégorie de la population : les heureux propriétaires d’animaux de compagnie. D’après une étude publiée par la revue scientifique PLOS Medecine, les chats, chiens, lapins ou ratons-laveurs de compagnie ont été d’une grande aide pour surmonter ce bouleversement de nos habitudes et ont eu un effet non négligeable sur la santé mentale de leurs maîtres. « Le fait de posséder un animal semble avoir permis d’atténuer certains des effets psychologiques néfastes du confinement », peut-on y lire.

En revanche, il semblerait que certains animaux – principalement des chats – n’ont pas très bien vécu de nous voir trainer à la maison 24/24 et 7 jours sur 7. « Évidemment, les humains ont été ravis d’avoir leurs animaux avec eux pendant les confinements – ils n’étaient pas tous seuls », note le Dr. Emmanuelle Titeux, vétérinaire spécialiste du comportement. « Mais si certains animaux avaient pu répondre au questionnaire, certains auraient sûrement dit “Je me tape toute la journée l’autre andouille qui passe son temps à me titiller toute la journée… Je n’en peux plus !” »

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Depuis quelques mois, on voit sur les réseaux fleurir des témoignages de propriétaires de chats dont les animaux seraient « tombés en dépression » – ne supportant plus de voir la tête de leur maître en permanence, sans la soupape de décompression qu’offrent habituellement le travail ou les sorties. Pour le Dr. Titeux, diplômée de l’European College of Animal Welfare and Behavioural Medicine (ECAWBM), le terme de dépression chez les animaux n’est pas adéquat, « puisqu’il n’a jamais été démontré chez l’animal ». « Nous, ce qu’on appelle dépression, c’est la résignation acquise », explique la vétérinaire. « En gros, l’animal se retrouve dans un contexte où il n’a aucun moyen de s’adapter et se met dans une forme d’apathie. Il est prostré dans un coin, il mange sa nourriture, mais ne produit quasiment plus de comportements. »

« Certains chats en avaient vraiment ras la casquette des humains, d’être coincés avec eux toute la journée »

Des cas de résignation acquise, la vétérinaire n’en a pas beaucoup vu passer dans son cabinet de la région parisienne. « Mais ce que j’ai énormément vu depuis le premier confinement, c’est une augmentation très importante des demandes de consultations pour des chats qui sont devenus agressifs envers les humains », explique celle qui donne aussi des cours à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort (EnVa). « Pendant le premier confinement, j’ai même fait des télé-consultations avec des gens qui voulaient faire euthanasier leur chat parce qu’il les attaquait. » Pour la vétérinaire, le développement de ce type de comportements a une source : le confinement, et le fait d’être sans cesse confinés avec des humains. Les principaux concernés sont donc des chats qui n’ont pas la possibilité de sortir et vivent en appartement avec leurs maîtres.

« Certains chats en avaient vraiment ras la casquette des humains, d’être coincés avec eux toute la journée », embraye le Dr. Titeux, qui indique aussi avoir vu une intensification des consultations pour des chats qui présentaient des troubles de comportements répétitifs comme le léchage ou le grattage – « qui sont des signes de mal-être ». Si en règle générale, les chats qui arrivent jusqu’à son cabinet présentent le plus souvent des symptômes de malpropreté, d’hyper-toilettage ou d’agressivité entre chats, ces motifs de consultations se sont faits plus rares à la suite des confinements – remplacés par des chats qui mettaient de gros coups de griffes à leurs propriétaires ou n’arrêtaient pas de gratter.

« Le laisser venir vers vous, c’est déjà pas mal »

Fort heureusement, ces troubles du comportement ne concernent absolument pas la majorité des chats. « Il ne faut surtout pas en faire une généralité », indique la vétérinaire. « Les chats qui adorent les humains et aiment jouer avec leur maître, et bien ils étaient ravis. Mais effectivement pour ceux qui sont peu familiers des humains et se retrouvaient avec des maitres un peu persévérants dans leur volonté d’interaction, et bien ça s’est un peu moins bien passé. » Pour ceux là, il n’existe pas de solution miracle. « Il arrive qu’on mette ces chats sous fluoxetine, le composant du Prozac, ce qui peut diminuer leur agressivité », indique le Dr Titeux. « Mais à nouveau, ce n’est pas parce que vous donnez un médicament qui est utilisé pour traiter la dépression chez l’humain que l’animal souffre de dépression. »

Une autre solution peut être de changer l’environnement et les interactions entre chats et humains. « Le laisser venir vers vous, c’est déjà pas mal », conseille la vétérinaire, qui prend généralement plus entre heure et une heure trente pour dresser son diagnostic et trouver la bonne solution à adopter.  « Pour l’humain, le chat attaque sans raison apparente, mais moi j’essaye de détricoter tout ça pour comprendre d’où cela peut venir – cette nécessité de mettre à distance son maitre. »

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