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Quand les chtars confondent méthamphétamine et sucre glace

N'importe quel flic doit être capable de faire la différence entre le glaçage d'un donut et une substance illicite. Hélas, ce n'est pas encore le cas en Floride.
Foto von Jim, the Photographer via Flickr

De Dale Cooper à Chief Wiggum, on s'imagine toujours que les flics américains sont tous des fans absolus de donuts. On pourrait donc penser qu'ils arrivent à reconnaître le glaçage d'un spécimen à cent mètres à la ronde. Hélas, ce n'est pas encore le cas.

Ce retraité d'Orlando en Floride a d'ailleurs payé de sa personne pour l'apprendre. Les miettes du glaçage de son donut tombées sur le sol de sa voiture ont été interprétées comme étant des cristaux de méthamphétamine par les policiers locaux.

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Daniel Rushing, 64 ans, cultive ce péché mignon depuis longtemps : un mercredi sur deux, il va s'acheter un donut au Krispy Kreme du coin. Ce qu'il ne savait pas, c'est que ce petit plaisir simple allait lui causer bien des ennuis – dont une garde à vue pour possession de drogues.

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En décembre dernier, ce bon Daniel est allé déposer un ami à l'hôpital pour une séance de chimiothérapie. Il a ensuite repris la route pour aller chercher une amie qui bosse dans un 7-Eleven pour la raccompagner chez elle. C'est là que les agents de police – chargés de surveiller les lieux après plusieurs plaintes faisant état d'un trafic de drogues – l'ont interpellé. Après avoir demandé à Daniel de sortir de son véhicule, l'officier Shelby Riggs-Hopkins, pourtant expérimenté, affirme avoir alors remarqué « une substance solide sur le sol à l'emplacement des pieds. »

Daniel explique : « Je n'arrêtais pas de leur dire : 'c'est le glaçage de mon donut,' mais ils ont commencé par dire que c'était de la coke et ensuite ils ont affirmé 'non, c'est de la méth, des cristaux de méth'. »

Selon le rapport rédigé lors de l'arrestation de Daniel, deux contrôles de drogue effectués sur les lieux de l'interpellation ont indiqué qu'il s'agissait effectivement d'une substance illicite. À la suite de ces résultats positifs, Daniel a été menotté, arrêté, fouillé corporellement puis incarcéré à la prison du comté pour possession de méthamphétamine et d'une arme à feu (pour laquelle il avait pourtant un permis). Il a été libéré après 10 heures de mitard et s'être acquitté d'une caution de 2 500 dollars (2 230 euros).

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Ce n'est que plusieurs semaines après l'incident que les résultats sont revenus du labo judiciaire. Négatifs, ils innocentaient donc complètement ce cher Daniel.

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Le sexagénaire prévoit à présent de porter plainte contre la Ville d'Orlando. « J'ai été arrêté pour rien du tout, » souligne-t-il.

Comment les deux premiers tests ont pu avoir des résultats positifs ? La gazette du Orlando Sentinel est allée demander à la police si ces faux-positifs étaient fréquents. Et la réponse de la porte-parole n'a pas été des plus rassurantes : « Actuellement, nous n'avons pas de statistiques. Il n'y a aucune mesure mise en place pour noter l'efficacité ou même le nombre de ces tests faits sur les lieux de l'interpellation. »

Récemment, le New York Times expliquait dans ses colonnes que les faux-positifs étaient monnaie courante pour ces tests de drogue mobiles, ce qui représente un gros problème pour la police américaine. L'enquête a montré que le Laboratoire du Département de la Justice de Floride a un taux d'erreur de 21 % concernant la détection de la méthamphétamine – un chiffre plus qu'alarmant. Dans la moitié des cas, la substance testée positive n'était même pas une drogue.

Si ce genre de fait divers ne vous dégoûte pas à tout jamais de manger des donuts au volant, c'est que vous avez l'estomac bien accroché.