Avant d’avoir lancé mon premier tour de table, j’étais comme eux. Je pensais que le genre 4, la race 5, et le milieu d’origine influençaient de manière disproportionnée les décisions des investisseurs, et j’ai découvert que les informations utiles pour savoir comment lever de l’argent pour une PME n’existaient pour ainsi dire pas. La plupart des articles ou des livres sur le sujet ne parlaient que d’entreprises déjà développées, et la plupart des créateurs d’entreprise avec qui je parlais rechignaient à donner des détails. Ils me répondaient la plupart du temps de façon vague, des choses comme « J’ai dû dépasser ma gêne à demander de l’argent » ou « J’ai insisté et ça a marché » ou « Je n’ai pas eu beaucoup de mal à trouver des fonds, c’est en fait plutôt facile » (une réponse que j’ai eue dans le cadre de cet article). Comment ces gens se rencontraient-ils ou se mettaient-ils en relation avec des individus fortunés ? Comment apprenaient-ils à défendre leur projet ? Comment trouvaient-ils le bon avocat ou des parrains pour les aider ?Je n’étais pas naïve quant aux défis à relever. Pendant des années, j’avais été inondée des opinions d’à peu près tous ceux que je rencontrais – les banquiers, mon ancien patron, le type de la dératisation, mon père (surtout lui, en fait) – à propos de mon entreprise : j’allais me planter, faire des gâteaux était un « passe-temps sympa », je n’avais pas la formation pour diriger une boîte, je devrais plutôt ouvrir une entreprise de paniers cadeaux. Au-delà de ma propre expérience en tant que femme, je savais que mon genre rentrait en compte et qu’on ne me voyait pas diriger une entreprise.« Au-delà de ma propre expérience en tant que femme, je savais que mon genre rentrait en compte et qu’on ne me voyait pas diriger une entreprise »
Obstacle numéro 1 : Je n’étais pas riche
Obstacle numéro 2 : Je ne connaissais personne de riche
Obstacle numéro 3 : La taille compte
Obstacle numéro 4 : Je suis une femme
La clôture du tour de table
L’une des quatre personnes qui avaient donné de l’argent au début de la levée de fonds était en fait quelqu’un d’extrêmement riche. Il a généreusement proposé d’organiser un apéritif chez lui pour que nous rencontrions d’autres investisseurs. Des gens que nous tentions de joindre en vain étaient tout à coup disponibles et cela a donné lieu à un rendez-vous avec…
Une femme membre d’un club d’investissement féminin. Même si elle n’était pas intéressée par Ovenly, nous nous sommes bien entendues et elle m’a suggéré de participer à une compétition de présentation de groupe (où j’ai finalement rencontré des investisseuses). Pour faire rapide : j’y suis allée, j’ai fait ma présentation et j’ai gagné le concours (devant 800 autres projets), recevant ainsi un quart de ce dont nous avions besoin pour boucler le tour de table.
Les femmes qui ont investi via ce groupe nous ont présenté des amis et, grâce à cela, nous avons encore trouvé une partie de l’argent nécessaire.
Au mois de mai 2016, l’échéance approchant, j’ai envoyé un e-mail à ceux qui avaient déjà investi, afin de leur demander une rallonge, et cela a fonctionné.