Drogue

La Belgique n'arrive pas à détruire toute la cocaïne qu'elle saisit

Les responsables du port d’Anvers affirment ne pas être en mesure d'incinérer assez rapidement la coke saisie et craignent des vols.
Max Daly
London, GB
MC
traduit par Myriam Chouder
Belgium cocaine incinerator
Des dockers ouvrent l'arrière d'un camion au port d'Anvers pour vérifier la présence de cocaïne. Photo : Photo par Aris Oikonomou/AFP via Getty Images.

La quantité de cocaïne saisie dans le port belge d’Anvers est tellement importante que les autorités craignent de se faire voler par des trafiquants, faute de pouvoir la brûler assez rapidement. 

Les autorités ont déclaré que la capacité des incinérateurs n’était pas suffisante pour faire face à l’augmentation des saisies de drogue dans le port, créant ainsi ce que certains appellent un « iceberg de cocaïne ». Ainsi, les autorités portuaires et les ministres belges craignent que l’accumulation de cocaïne stockée dans des dépôts secrets près du port ne devienne la cible de bandes criminelles organisées, connues pour compter des policiers et des travailleurs portuaires véreux dans leurs rangs. 

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Anvers est le principal point d’entrée de la cocaïne sud-américaine en Europe. L’année dernière, près de 90 tonnes de cocaïne ont été saisies dans la ville, un record absolu. Les représentants de la police misent sur la saisie de quantités record cette année encore. « La destruction rapide des marchandises confisquées est un perpétuel défi », a déclaré Francis Adyns, porte-parole des services douaniers belges, au journal Gazet van Antwerpen d’Anvers. 

« Il y a un problème de capacité des incinérateurs », a-t-il déclaré plus tard à l’AFP, ajoutant qu’une solution était « en cours ».

Le ministre fédéral de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a déclaré au journal De Standaard que « la montagne de cocaïne » est désormais tellement haute que les criminels pourraient en profiter pour tenter des raids sur les dépôts de stockage du port. 

« Nous recherchons de toute urgence des capacités d’incinération supplémentaires », a déclaré Van Quickenborne. Selon lui, la bureaucratie autour de la destruction de la cocaïne impose que chaque lot soit brûlé sur rendez-vous, ce qui ralentit le processus. « Plus vous saisissez de cocaïne, plus il faut de temps. Et il y a beaucoup de cocaïne. »

La position d’Anvers, destination principale de la cocaïne produite en Amérique du Sud, reflète le rôle essentiel joué par le transport par conteneurs dans le trafic de cocaïne. Les saisies record réalisées à Anvers l’année dernière ont été stimulées par les forces de police européennes qui ont démantelé les systèmes de téléphonie cryptée EncroChat et Sky ECC, utilisés par les gangsters pour coordonner la contrebande de drogue ainsi que d’autres activités criminelles. 

Le trafic de cocaïne a eu des répercussions sur la ville d’Anvers et sur d’autres ports de la région, comme Rotterdam aux Pays-Bas, qui ont tous deux connu une forte augmentation des exécutions, des explosions et du blanchiment d’argent en lien avec le trafic de cocaïne.

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